"Il s'en fallut de peu que je
ne reparte.
Je ne sais ce qui me poussa
d'aller pêcher dans un ruisseau de l'Aubrac. Le
soleil cuisait dans son grand chaudron, la gentiane et le
thym, le serpolet, le cistre et la menthe poivrée
mêlant leurs senteurs à celles qu'apportait
le vent. Il composait un philtre que j'ai respiré
jusqu'à en être ivre. Le temps cessa
d'exister. Je venais à peine d'arriver,
c'était au lever du jour et voilà
déjà que la nuit
tombait."
Larteguy
Noir sur blanc le plateau
apparaît, quand la neige le recouvre en partie, que
seuls émergent les mont-joies, les arbres
dépouillés, les burons, les maisons tapies
sous leur toit de lauzes et dont les fenêtres
barrées de fer rejoignent la verticalité
des haies de frênes, des clôtures, des croix
des carrefours.
C'est l'hiver, la longue saison
où, jadis, à la nuit, reclus, car les
routes devenaient impraticables, les gens s'entretenaient
à voix basse autour des feux et dans les
étables, des dangers de l'extérieur :
loups, brigands, êtres surnaturels.
Bien des fermes ne comprenaient qu'une
seule pièce d'habitation avec le lit clos, la
table et la cheminée, la porte d'entrée et
celle donnant sur l'étable contiguë où
couchait le vacher.
La grange était au-dessus. Une
trappe permettait de faire choir, sans avoir besoin de
sortir, le foin dans les mangeoires. Ces énormes
quantité de foin sous le toit, alliées
à la couche de neige, isolaient du
froid.
Texte tiré de l'ouvrage Aubrac
Impressions de JosetteVillefranque et Eric
Teissèdre paru aux éditions
Subervie
Jetons un regard discret sur
l'Aubrac... Du Lot à la Truyère, de
Lozère en Aveyron et au Cantal, d'Auvergne en
Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, le
plateau déroule sa vie paisible sur trois
régions. Serein, préservé, l'Aubrac
bien sur fait partie de ce massif ancien aux contours
imprécis, aux aspects si variés et si
vastes qu'on l'a dénommé
"Central".
Le climat y est si rude et les
hivers si longs que parfois les arbres s'y reprennent
à deux fois pour
fleurir.
Moyenne montagne dit-on parfois,
c'est aller un peu vite en besogne et oublier trop vite
qu'y vit la population la plus élevée en
altitude de France. Préservé, car on y
conserve les traditions, les coutumes ancestrales et
souvent les gestes d'autrefois, qu'on y vit avec et pour
la nature, ne croyaient cependant pas que l'Aubrac oublie
de jeter un regard vers le futur.
Pénétrez au
sein de ces lieux magiques et découvrez avec nous
cet endroit fascinant.